Le Vieux Colombier 1920-1924
Très proche de son oncle maternel qui le fascine, Michel Saint-Denis s’oriente au sortir de la guerre dans la voie du théâtre nouveau voulu par Jacques Copeau et rejoint l’équipe du Vieux Colombier en 1919.
Il commence son apprentissage de secrétaire général sous la houlette de Jean Schlumberger, prend une part active aux travaux de régie dirigés par Louis Jouvet, assure des rôles de figurant sur certains spectacles et assiste le Patron sur quelques mises en scène.
Il s’intéresse à tous les aspects de la vie du théâtre : jeu, lumières, décors, scénographie, architecture. Il devient peu à peu le bras droit de Copeau, tout en suivant l’évolution de la nouvelle génération formée par l’Ecole du Vieux Colombier créée parallèlement à la compagnie en 1921.
Les unités d’étude proposées plus tard par MSD se retrouvent en partie dans le programme de l’école de Copeau : gymnastique rythmique, gymnastique technique, athlétisme, escrime, acrobatie, jeux d’adresse, danse, solfège et chant, instruments divers, lecture à haute voix, récitations poétiques, instruction générale, étude du répertoire et improvisation.
Trop pris par ses fonctions croissantes au sein du théâtre, MSD n’en suit pas l’enseignement mais il participe aux créations du « groupe d’apprentissage » – il assure notamment la direction de Amal ou la Lettre du Roi d’André Gide en 1924.
Les problèmes d’argent, la défection de proches – comme l’éloignement de Roger-Martin du Gard, le départ de Jouvet en 1922 après celui de Dullin deux ans plus tôt – et la fatigue amènent Copeau à fermer le Vieux Colombier et à licencier la compagnie le 15 mai 1924. Il invoque le besoin de se retirer pour écrire et pour se consacrer entièrement, dans le calme bourguignon, à la poursuite de la formation de ses jeunes disciples.