Le Centre Dramatique de l’Est, 1952-1957
Le Centre dramatique de l’Est, né à Colmar en 1947 sous la forme originale en matière culturelle d’un syndicat intercommunal groupant Colmar, Metz, et Strasbourg auxquelles se joignirent plus tard Hagueneau, Nancy et Thionville, fut tout d’abord dirigé par Roland Pietri puis par André Clavé.
Sollicité par Jeanne Laurent, à l’origine de la décentralisation théâtrale et de la création de plusieurs centres dramatiques de province, MSD en prend la direction en janvier 1953. En cinq ans, il crée l’Ecole Supérieure d’Art dramatique qui commence ses cours à Colmar puis se développe à Strasbourg, il assure son transfert dans les nouveaux bâtiments construits pour elle à Strasbourg, tout en maintenant l’activité de la troupe de la Comédie et en esquissant les premières réalisations des Cadets (la future troupe des Tréteaux) eux-mêmes issus de l’Ecole.
Une école avait été conçue dès la création du Centre et confiée à Hélène Gerber, mais elle prend un nouvel essor avec MSD qui réunit une équipe de professeurs , techniciens, metteurs en scène, décorateurs qui partagent leur temps entre l’Ecole et la Comédie : aux côtés de Daniel Leveugle, John Blatchley, Pierre Lefèvre, Abd’el Kader Farrah, Marcel Bever, Jani Strasser, Barbara Goodwin, Madeleine Louys, André Roos, Marcel Schwarz. A la fin de leur cycle, les élèves – Les Cadets – affrontent le public en tournant dans des endroits où, souvent, il n’y avait jamais eu de théâtre. L’ambition de MSD est de faire un ensemble cohérent de l’Ecole et de la troupe.
Le nouveau théâtre, le premier construit en France depuis la guerre, est l’œuvre de Pierre Sonrel, qui avait déjà été le compagnon de Saint-Denis pour la reconstruction de l’Old Vic à Londres. Au sein d’un ensemble architectural moderne, il abrite, outre les services de scène du théâtre, tous les locaux destinés aux deux branches du CDE : la Comédie de l’Est et l’Ecole.
Le répertoire est équilibré entre classiques français, comédies de mœurs du 19e, œuvres modernes, classiques étrangers, spectacles poétiques, œuvres d’ « auteurs maison » (J.C.Marrey, à l’image d’un A.Obey pour la Compagnie des Quinze).
Enfin, MSD met en place une véritable politique tournée vers le public, il crée un poste spécifique concernant la prospection dont J.C.Marrey puis Didier Béraud sont tour à tour chargés.
La dernière saison est brillante : augmentation des abonnements, des recettes et des spectateurs, accueil chaleureux réservé aux spectacles, bon fonctionnement d’une maison trouvant son équilibre et prenant peu à peu possession de tous ses locaux.
Pour des raisons de santé, MSD part au moment où il allait bénéficier du bâtiment achevé, et où les élèves formés sous sa direction allaient participer à l’expansion de la Comédie. Il laisse la direction du Centre à Hubert Gignoux .
L’histoire du CDE par E. Ertel
Des Cadets au Trétaux, par René Fugler
Anniversaire de la première représentation des Cadets de l’Est à Bouxwiller